Ceci est la traduction de la fatwâ du Corps des Grands Savants concernant le fait de représenter les Compagnons
_ qu'Allâh les agrée.
Question: Le statut de la représentation des
Compagnons.
Réponse:Le Corps des Grands Savants du Royaume
d’Arabie Saoudite a décidé d’interdire de représenter les Compagnons – qu’Allâh les agrée – et a fortiori le Messager , par la
décision n°13 datée du 16/4/1393hég., dont le texte est le suivant :
« La pleine Louange est à Allâh, Seigneur des mondes ; et que la prière et le salut soient sur le plus noble des
Envoyés, sur l’ensemble de sa famille et de ses Compagnons, sur les Tâbi‘în, ainsi que sur ceux qui les suivront jusqu’au Jour de la Résurrection.
Quant au sujet : Le Corps des Grands Savants, lors de sa troisième session tenue entre le 1/4/1393 et le
17/4/1393, a pris connaissance du discours de la haute Assemblée n° 44/93 adressé au Directeur général de l’administration des recherches scientifiques, de l’Iftâ’, de la prêche et de
l’orientation, dont la teneur du texte suit :
Nous vous envoyons la lettre qui nous a été adressée par Talâl Ibn ach-Cheykh Mahmoûd Al Bannî Al Makkî,
directeur général de la société Luna films à Beyroûth, portant sur le projet de la société de faire un film représentant la vie de Bilâl, le mou’adhdhin du Messager d’Allâh . Nous souhaiterions qu’après avoir pris connaissance de [cette lettre], vous la présentiez aux Grands Savants pour qu’ils émettent leur avis
sur le sujet et que vous nous en présentiez le résultat.
Après avoir pris connaissance du discours de la Haute Assemblée, ainsi que de ce qu’avait préparé la Commission
permanente pour les recherches scientifiques et l’Iftâ’ sur ce sujet, et après que ses membres se furent concertés, le Corps des Grands Savants a décidé ce qui suit à l’unanimité:
1– Allâh, Soubhânahou wa Ta‘âlâ, a adressé des compliments aux Compagnons, Il a exposé leur position élevée,
leur rang éminent. Et dans la réalisation [d’une œuvre] sur l’un quelconque d’entre eux sous la forme d’une pièce de théâtre ou d’un film, il y a incompatibilité avec les compliments qui leur ont
été adressés par Allâh et une dégradation du rang élevé qu’Il leur a attribué et avec lequel Il les a honoré.
2– La représentation de l’un quelconque d’entre eux serait l’objet de moqueries et sarcasmes. La plupart du
temps, pour les personnes qui s’en chargent, il n’y a de place ni pour la bonté ni pour la crainte (taqwâ), dans leur vie en général comme dans les mœurs de l’islâm. En plus du but visé par les
responsables de ces représentations, qui vont en faire un moyen pour obtenir un gain matériel. Quelque précaution qu’on prenne, cela contiendra du mensonge et de la médisance. De plus,
représenter les Compagnons – qu’Allâh les agrée – les mettrait dans une position vexante aux yeux des gens : la confiance à l’égard des Compagnons du Messager d’Allâh s’ébranlerait ; cela occulterait la crainte respectueuse qu’éprouvaient [jusqu’alors] les musulmans spectateurs ; cela ouvrirait la porte au
doute dans la religion des musulmans ; [cela entraînerait] la dispute et les débats concernant les Compagnons de Mouhammed . Et cela
inclurait la nécessité pour les acteurs de tenir le rôle d’Aboû Jahl et de ses semblables, portant sur sa langue les insultes adressées à Bilâl, au Messager et à ce avec quoi est venu l’islâm. Sans aucun doute, ceci est dégoûtant. Et cela aurait pour but de semer la confusion dans l’esprit des
musulmans, comme dans leur ‘aqîdah, dans le Livre de leur Seigneur et dans la Sounnah de leur prophète Mouhammed .
3– Ce que l’on dit concernant l’existence d’un profit qui serait : la divulgation des bonnes mœurs et de
l’éthique ; [l’incitation] à rechercher la vérité ; préciser la Sîrah, sans rien transgresser de tout cela sur aucun aspect ; en souhaitant profiter d’une morale et en tirer des leçons … Tout
ceci n’est qu’hypothèses et supputations. Celui qui connaît les acteurs et les buts qu’ils s’assignent, sait bien que ce genre d’interprétation [les profits à tirer qui viennent d’être évoqués],
est rejeté par la réalité [que vivent] les acteurs, par leurs chefs de file et par les préoccupations qu’ils ont faites leurs dans leurs vies et leurs actes.
4– Parmi les règles édictées par la Législation : « Ce qui constitue une source de corruption de façon certaine
ou probable, est interdit ». Et représenter les Compagnons, en supposant qu’il existe un intérêt à le faire, [est un acte où] prévaut la corruption. Aussi, pour préserver les intérêts, fermer la
voie à ce qui pourrait y amener et protéger la dignité des Compagnons de Mouhammed , il est impératif d’interdire cela.
Le regard du Corps a été attiré par ce qu’a dit Talâl, concernant le fait que Mouhammed et ses Califes
Bien-dirigés [occupent un rang] trop élevé pour que leurs images ou leurs voix apparaissent dans ce film. Son attention a également été attirée par l’audace des responsables de ces
représentations (ou propriétaires de théâtres) de représenter Bilâl et d’autres parmi les Compagnons, car ceci ne [peut] se faire qu’en raison de la faiblesse de leur rang et de la dépréciation
de leur mérite en regard des quatre Califes. Ils n’ont pas, selon eux, l’immunité ni la considération qui interdisent de les représenter et de les exposer aux moqueries et sarcasmes. Ceci n’est
pas correct, car chaque Compagnon possède un mérite qui lui est propre ; et ils sont tous associés dans le mérite d’être des Compagnons, bien qu’ils occupent des rangs différents auprès d’Allâh
Jalla wa ‘Alâ. Cette valeur dans laquelle ils sont associés – le mérite d’être un Compagnon – interdit qu’on les traite avec mépris. Et qu’Allâh accorde Sa prière et Son salut à notre Prophète
Mouhammed, à sa famille et à ses Compagnons. »
Source:
Sahab
http://alminhadj.fr/modules/news/article.php?storyid=284