Question :
Shaykh, nous avons entendu que parmi les vertus des invocations est que l'homme dise à son frère :
"Ne m'oublie pas dans tes invocations !"
Pourriez-vous développez cela en rappelant la parole du Prophète (salallahu' alayhi wasalam) à 'Ukâshah lorsqu'il lui a dit :
« Ô Messager d 'Allah, invoque Allah pour que je sois parmi eux. »
(Les 70 000 qui entreront au paradis sans jugement et châtiment)
Réponse :
Demandez une invocation à quelqu'un pour un bienfait collectif est permis, comme lorsque ce bédouin est entré dans la mosquée alors que le Prophète (salallahu' alayhi wasalam) faisait le sermon (du vendredi) et dit :
« Ô messager d'Allah, les biens et les cultures sont perdus, demande à Allah qu'Il nous accorde la pluie. »
Et la semaine suivante, cet homme (ou un autre) dit :
« Les biens et les constructions sont noyés, demande à Allah qu'Il arrête la pluie ».
Ce genre de chose est permis car le bienfait est pour d'autres, il est donc comme un intercesseur.
Quant à demander un bienfait personnel, si cela est demandé au Prophète (salallahu' alayhi wasalam) c'est permis.
Mais si cela est demandé à autre que lui, alors Shaykh ul-Islâm ibn Taymiyyah a montré que cela n'était pas permis, comme demander de l'argent, mais il ne commet aucun péché en faisant cela.
Ne dis donc à personne :
« Invoque Allah pour moi, sauf si tu vises par cela son bienfait à lui. »
Comment ?
Car s'il invoque pour toi, il aura été bienfaisant envers toi et Allah aime les bienfaisants.
Et lorsqu'il invoque pour toi, l'ange dit :
« Amîn (qui signifie : Ô Allah répond à l'invocation) et toi de même ».
De cette manière, il tire profit de l'invocation qu'il a fait pour toi.
Mais s'il vise son propre bienfait dans sa demande, le jugement est celui qu'a donné Shaykh ul-Islâm : cela est dangereux et repoussé, car il peut s'accrocher à l'invocation de cet homme et ne plus invoquer lui-même.
De plus, celui à qui on demande cette invocation peut être trompé et se voir comme un homme pieux duquel on recherche les invocations, il en tire une vanité et exagère sur lui-même.
Ô mon frère, invoque par toi-même car lorsque tu invoques Allah, c'est une adoration, qu'Il t'exauce ou non.
Cette invocation est aussi un lien entre toi et ton Seigneur, alors demande fermement à Allah au lieu de demander à quelqu'un : invoque pour moi.
Quant au hadith de 'Umar dans lequel le Prophète (salallahu' alayhi wasalam) lui aurait dit :
« Associe-nous dans tes invocations et ne nous oublie pas. »
C'est un hadith faible.
Cette question a également été posée à shaykh 'Alî Hasan lors d'une séance de questions-réponses et il a répondu en citant Ibn Hajar qui rapporte que lorsqu'on demandait aux compagnons qu'ils invoquent pour quelqu'un, ils disaient :
« Sommes-nous des Prophètes (pour que vous nous demandiez des invocations) ? »
Source:
Liqâ'at Al-Bab Al-Maftûh, 1/403.
Traduit par les salafis de l'Est
Cheikh Mouhammad Ibn Salih Ibn 'Outheymine, rahimahuLlah,
3ilm char3i - La science légiférée