L’existence d’un Dieu unique, Allah
Les preuves concernant l’existence d’Allah sont nombreuses. Parmi celles-ci, il y a la raison humaine, la
réalité, les livres révélés et la prédisposition naturelle de l’être.
La raison
Peut-on affirmer que les choses existantes, existent par elles-mêmes ou bien par hasard ?
a) Si l’on répond : Elles existent
par elles-mêmes, cela serait impossible selon la raison humaine. Etant inexistantes, comment peuvent-elles exister ? L’inexistant n’est pas quelque chose en soi qui puisse sortir du néant et
exister. Ainsi, il serait impossible pour une chose d’exister par elle-même.
b) Si l’on répond : Elles existent par
hasard, ceci est également impossible. Cela dit, est-ce que la production d’avions, de fusées, d’automobiles, de machines aussi diverses soient-elles, sont là par hasard ? Bien entendu, cela
est impossible. C’est également le cas des oiseaux, des montagnes, du soleil, de la lune, des étoiles, des arbres, des pierres, du sable, de la mer et ainsi de suite. Ils ne peuvent absolument
pas exister par eux-mêmes, ni mêmes par hasard.
On rapporte qu’un groupe de théologiens spéculateurs (Ahl al-kalâm) d’origine hindoue se sont rendus chez Abû
Hanîfa (qu’Allah lui accorde Sa miséricorde) pour débattre avec lui sur l’existence du Créateur. Abû Hanîfa était doué d’une grande intelligence. Il leur fixa rendez-vous un ou deux jours plus
tard. Les membres du groupe se présentèrent au rendez-vous et s’adressèrent à lui : « Qu’as-tu à dire ? »
Abû Hanîfa répondit : « Je pense à cette embarcation chargée de marchandises et de biens de toutes
sortes. Elle arrive en traversant les flots, jusqu’à s’amarrer au port. Le chargement débarque, puis l’embarcation s’en va, sans avoir à bord de commandant, ni de porteurs. » Les
dialecticiens dirent : « Tu n’as donc plus ta raison. Comment peut-on croire qu’une embarcation puisse venir sans commandant de bord, décharger et s’en aller ? Ceci est impensable
et inconcevable. » Abû Hanîfa dit : « Comment se fait-il que votre raison n’accepte point ceci, mais accepte par contre que ces cieux, ce soleil, cette lune, ces étoiles, ces
montagnes, ces arbres, ces animaux et ces gens n’aient pas de créateur ? » Le groupe comprit qu’Abû Hanîfa s’était adressé à eux selon leur esprit. Face à une telle évidence, ils ne
surent que dire.
On dit à un homme de la campagne : « Comment as-tu connu ton Seigneur ? » Il répondit :
« Les traces de pas témoignent de la marche, le crottin témoigne du dromadaire. Quant au ciel avec ses astres, la terre avec ses voies spacieuses, la mer avec ses vagues, ne témoignent-ils
pas de celui qui entend et qui voit (Allah) ? »
Allah dit à ce propos : « Ont-ils été créés par aucune chose ou
sont-ils eux-mêmes les créateurs ? » (S. Le mont, v. 35)
Ainsi, la raison humaine est incontestablement une preuve de l’existence d’Allah.
La
réalité
La réalité prouve également l’existence d’Allah, car beaucoup d’entre nous ont été témoin d’une prière exaucée
par Allah. C’est le cas du campagnard qui se présenta à la mosquée, alors que le Messager d’Allah faisait son sermon du vendredi. L’homme dit : « Nos biens sont anéantis, les routes
coupées, implore Allah afin qu’il nous accorde la pluie. » Anas dit : « Par Allah, il n’y avait pas un nuage dans le ciel, si petit soit-il. Après que le Prophète eut imploré son
Seigneur, voilà qu’un nuage apparut rapidement, tel un bouclier qui s’élevait dans le ciel et qui s’étendit. Le tonnerre gronda, les éclairs apparurent et la pluie tomba. N’étant pas encore
descendu de sa chaire, que les gouttes de pluie glissaient le long de la barbe du Messager. » (Bukhârî, Muslim)
Dans le Coran, les exemples sont nombreux, dont celui-ci : « …
Et Job lorsqu’il appela son Seigneur (en disant) : le mal m’a atteint et Tu es le plus miséricordieux des miséricordieux. Nous avons répondu à son appel. » (S. Les prophètes, v.
84)
Les livres
révélées
Les livres révélées sont aussi une preuve de l’existence d’Allah, car leur contenu est destiné au bien-être de
la création. C’est le cas notamment du noble Coran, dont personne, parmi les êtres humains ou les djinns n’a pu apporter quelque chose d’équivalent.
La disposition
naturelle ou fitra
Les être humains dont la disposition naturelle (fitra) n’a pas été déformée, croient en l’existence d’Allah. De
même que le reste de la création croit en l’existence d’Allah. – « N’as-tu pas vu que tout ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre, célèbre les
louanges d’Allah. » (S. la lumière v. 41)
« Ne vois-tu pas que devant Allah, se prosterne ce qui se trouve dans les cieux et
sur la terre, le soleil, la lune, les étoiles, les montagnes, les arbres, les animaux et beaucoup de gens. » (S. Le pèlerinage, v. 18)
C’est en effet l’histoire de la fourmi, rapporté par Salomon (à lui le salut d’Allah). Salomon sortit pour
demander la pluie au Seigneur, lorsqu’il trouva une fourmi étendue sur le dos, levant les pattes aux cieux qui dit : « Allah, je suis l’une de tes créatures, ne nous prive point de ton
eau. » Allah dit à Salomon : « Retournez sur vos pas, la pluie vous es accordée par la prière d’un tiers. » (charh al-‘aqîda al wâsitiyya, Al-‘Uthaymin)
Il y a en l’être humain une prédisposition à la croyance en Allah. Il est dit dans le Coran :
- « Lorsque ton Seigneur eut extrait des entrailles des enfants d’Adam leur descendance et les fit témoigner (en leur disant) ne suis-je point votre Seigneur ?
Ils répondirent : Si, nous en témoignons. Pour qu’au jour de la résurrection, vous ne disiez pas : Nous étions en cela inconscients. » (S. Les limbes, v.
172)
- « Voue-toi exclusivement à la religion, c’est sur cette
disposition naturelle (fitra) qu’Allah créa les gens. Il n’y a pas d’alternative à la création d’Allah. Voilà la religion de droiture. Cependant, la plupart des gens ne savent pas. » (S. les
byzantins, v. 30)
Ces deux versets prouvent que la croyance et la reconnaissance d’Allah sont dans la nature de tout être. Le
Prophète a dit : « Tout être naît selon la prédisposition naturelle (fitra). » (Bukhârî, Muslim)
La Tahawiyya ou La profession de foi des sunnites, abû Dja’far at-Tahâwî, auteur du commentaire : l’imam
Ibn Abî al-‘Izz al-Hanafî, Edition Sabil, 2002, Page 43- 47