Auteur: Umm abd ar-rahman Al-athariya
Pages: 133 -135
Edition: Dar al muslim
Retranscription: Oum chaïma
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Allah عزّ و جل a dit :
"Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et j'agrée l'Islam comme religion pour vous" s Al Maïda v.3
Rappeler ses bienfaits (au mari)
Le savant Abu 'Abdallah Mohammed ibn Idris Ach-Chafi'î
Les droits des parents
Shaykh Muhammad ibn Salih Al-Uthaymin
Les parents sont ceux qui sont liés à vous par le sang et des liens proches; comme le frère, l'oncle, la tante, ou leurs
enfants. Quiconque a un lien de relation avec vous a certains droits sur vous, en fonction de leur rapprochement par rapport à vous. A ce propos, Allah - le Très Haut - dit :
[center]"Et donne au proche parent son droit." [Sourate Al-Isra ' 17:26]
Allah - le très Haut- dit aussi:
"Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers père et mère." [Sourate Nisa 4:36]
Donc il est obligatoire pour tous de traiter leurs parents de la meilleure façon possible et de les soutenir conformément à leurs besoins et leur donner ce qu’ils recherchent d'aide et d'appui.
Et c'est ce qui est réclamé par la Shari'a (la loi Islamique prescrite), le ' aql (la raison) et la fitrah (la nature saine).Et il y a beaucoup de preuves textuelles encourageants silatur-rahim
(préserv er les liens de parenté) comme ce qu'Abou Hurayra radiyallahu ' anhu rapporte du prophète (sallallahu ' alayhi wa sallam), qui a dit :
"Certes, Allah a créé la création, avant qu'il ait fini, le Rahm : (l'utérus/liens de parenté) s’est levé et a dit :" Est-ce le lieu de celui qui cherche refuge auprès de Toi contre ceux
qui sont sévère et rompent leur liens avec moi. Ainsi Allah dit :Oui, En effet cela te plairait-il que je maintienne des liens avec ceux qui maintiennent des liens avec toi et que je rompe des
liens avec ceux qui rompent les liens avec toi ? Ainsi le Rahm dit : ‘Oui, en effet ' Ainsi Allah dit : Alors ceci est pour toi.Alors le messager d'Allah (sallallahu ' alayhi wa sallam) a dit :"
récitez si vous souhaitez : "Si vous vous détournez, ne risquez-vous pas de semer la corruption sur la terre et de rompre vos liens de parenté ? Ce sont ceux-là qu’Allah a maudits, a rendus
sourds et a rendu leurs yeux aveugles."[Sourate Muhammad 47:22-23] [2]
Le Prophète sallallahu ' alayhi wa sallam a aussi dit :"Qui croit en Allah et le Jour Dernier, qu’il maintienne les liens de parenté." [3]
Malheureusement, beaucoup de personnes n'accomplissent pas ce haqq (droit) et transgressent les limites concernant cela. Certains d'entre eux ne cherchent pas à maintenir des liens avec leurs
parents ou leur montrer de la bonté; ni par la richesse, ni par le bon comportement, ni par l'octroi de cadeaux occasionnels et présents, ni en les aidant lorsqu’ils en ont besoin.
En effet, beaucoup de jours ou de mois peuvent passer sans même les voir ou leur rendre visite.Et parfois, plutôt que de chercher à maintenir les liens de parenté, certaines personnes cherchent
même à durcir ces liens, en cherchant à nuire à leurs parents - par des mots, ou des actions, ou les deux.De tels gens maintiennent seulement des liens avec ceux qui ne sont pas proches, et
rompent leurs liens avec leurs parents!
Certaines personnes maintiennent seulement des liens avec ceux qui maintiennent des liens avec eux, mais se coupent de ceux qui se coupent d'eux. Donc tels gens ne sont pas vraiment le waasils
(ceux qui maintiennent les liens de parenté), mais plutôt ils sont ceux qui se basent sur le donnant - donnant.
Donc ils maintiendront seulement des liens avec ceux qui maintiennent des liens avec eux – qu’ils soient des parents, ou d'autres qu'eux. Cependant, le vrai waasil (celui qui maintient les liens
de parenté) est celui qui maintient les liens de parenté pour Allah – que ses parents maintiennent des liens avec lui ou non.
' Abdullah Ibn ' Amr (radhiallahu ' anhu) rapporte que le prophète sallallahu ' alayhi wa sallam a dit :"Le waaasil (celui qui maintient les liens de parenté) n'est pas celui qui le fait
simplement par réciprocité.Plutôt le waasil est celui qui, même quand les parents se coupent de lui, maintient toujours des liens avec eux." Un homme demanda : ô messager d'Allah, j'ai des paren
ts avec qui je maintiens les liens de parenté, mais ils se coupent de moi.Je les traite avec bonté, ils me traitent de mauvaise manière. Et je m'abstiens et je patiente avec eux, et ils se
comportent grossièrement et par ignorance envers moi.Le Prophète (sallallahu ' alayhi wa sallam) a dit :"Si la situation est telle que tu le dis, alors c’est comme si tu remplissais leurs bouches
avec du sable. Et Allah continuera à te faciliter et à te soutenir tant que tu continueras à faire ce que tu fais." [4]
S'il n'y avait aucune autre récompense pour le maintient des liens de parenté, sauf qu'Allah maintient des liens avec le waasil dans ce monde et dans l’autre, qu'Il étend Sa pitié par cela, rend
les affaires plus faciles par cela et enlève la détresse et les ennuis par cela, ce serait plus que suffisant.
Cependant, avec ceci, silatur-Rahim ( maintient des liens de parenté) rapproche la famille et les parents, si bien que l'amour et la compassion se développe et ils s’ai dent l’un l’autre, dans
les temps de bien-être et de privation, et d'autres joies et plaisirs - comme il est éprouvé et bien connu.
Et quand les liens de parenté ne sont pas maintenus, alors chaque bénéfices mentionné ci-dessus se changent en leurs opposés et un grand mal arrive à la société.
1. De Huqouq Da'at Ilayhal-Fitrah wa Qarrathash-Shari'ah (pg.11-13) de Shaykh Muhammad Ibn Saalih Al-'Uthaymin.
2. Rapporté par Al-Bukhari (no 5987) et Muslim (no 3456).
3. Rapporté par Al-Bukhari (no 6138), d'Abou Hurayrah (radiyallahu ' anhu)
4. Rapporté par Al-Bukhari (no 5991)
article tiré du site troid.org
traduit en français par les salafis de l’Est
Question :
Certains parents ne se préoccupent
pas [vraiment] de leurs enfants des sujets concernant la religion ; par exemple, ils ne leur ordonnent pas d’accomplir la prière, ni de lire le Coran, ni même de s’asseoir auprès des meilleurs
(gens de bien).
Nous constatons [malheureusement] qu’ils leur ordonnent plutôt de se préoccuper
de leur scolarité et de ce fait ils se fâchent si l’enfant s’en détourne
Quel serait votre conseil Votre Eminence [Sheikh] ?
Réponse :
Mon conseil à ces parents et aux oncles et aussi aux
frère, c’est qu’ils craignent [tout d’abords] Allah envers ces enfants qui sont sous leur responsabilité [sous leur protection]
et qu’ils leur ordonnent d’accomplir la prière s’ils ont atteint l’âge de sept
ans et qu’ils les corrigent dans le cas ou ils atteignent dix ans comme cela est rapporté de façon authentique dans le hadith selon le prophète (salla lahou
aleyhi wa salam) qui dit :
« Ordonnez à vos enfants de prier quand ils atteignent l'âge de sept ans, corrigez les à 10 ans s'ils refusent de la faire et séparez les dans leurs lieux de sommeil »
[Hadith rapporté par Ahmad, Abou Daoud, Ad-Darkoutni, Abou Chaïba, Al Hakim et Al Baïhaqui ]
Il est recommandé plutôt aux pères et mères, ainsi qu’aux aînés des [fils], d’œuvrer envers ceux qui sont sous leur responsabilité pour l’accomplissement de la prière et autres [adorations] et qu’ils leur proscrivent ce qu’Allah leur a interdit tout en les contraignant à suivre ce qu’Allah leur à recommandé.
Voilà ce qui est recommandable car ils sont sous leur protection :
Allah soubhanahou dit :
« O vous qui avez cru! Préservez vos personnes et vos familles,
d'un Feu... » [Sourate At-Tahrim – verset
06]
et aussi :
« Et commande à ta famille la Salât,… » [Sourate Tâha – verset 132]
et au sujet de Son messager et prophète Ismaël (paix et salut sur lui) :
« Et mentionne Ismaël, dans le Livre. Il était fidèle à ses promesses; et c'était un Messager et un prophète. Et il commandait à sa famille la prière et la Zakat; et il était agréé auprès de son Seigneur.» [Sourate Maryam – verset 54 et 55]
Majmou’ Fatawa et Maqalat moutanawi'a (Tome 7)
http://3ilm.char3i.over-blog.com/
Et ils [Ahl us-Sunnah wal Jamâ’ah] commandent d’être doux et dévoués envers les parents.
Et cela à cause de l'ampleur de leurs droits.
Et Allâh n’a créé aucun droit qui suive les Siens et ceux du Messager, si ce n'est celui des parents, Il dit donc :
وَاعْبُدُواْ اللّهَ وَلاَ تُشْرِكُواْ بِهِ شَيْئًا وَبِالْوَالِدَيْنِ إِحْسَان
« Adorez Allâh et ne Lui associez personne, et soyez bons avec vos parents » (4 : 36)
Donc le droit du Messager est inclus dans le commandement de l’adoration d’Allâh, car l’adoration ne sera correctement établie qu'au moment où elle sera basée sur le droit du Messager صلى
الله عليه و سلم, à travers l’amour qu’on lui porte et la poursuite de sa voie. Voilà ce qui est inclus dans Son verset : « Adorez Allâh et ne Lui associez personne
dans votre adoration ». Qui pourrait adorer Allâh sans suivre la voie et l’exemple du Messager صلى الله عليه و سلم ? Donc lorsque l’on adore Allâh en accord avec la législation du
Messager, on aura rempli nos devoirs.
Alors, après cela, viennent les droits des parents. Les parents subissent des difficultés à cause de leurs enfants et plus particulièrement la mère. Allâh l’Exalté a dit :
وَوَصَّيْنَا الْإِنسَانَ بِوَالِدَيْهِ إِحْسَانًا حَمَلَتْهُ أُمُّهُ كُرْهًا وَوَضَعَتْهُ كُرْهًا
« Et on a enjoint l’homme à être respectueux et doux avec ses parents. Sa mère l’a porté avec difficulté et elle continue à le porter avec difficulté » (46 :
15)
Et dans une autre âyah :
وَوَصَّيْنَا الْإِنسَانَ بِوَالِدَيْهِ حَمَلَتْهُ أُمُّهُ وَهْنًا عَلَى وَهْنٍ
« Et on a enjoint l’homme à être respectueux et doux avec ses parents. Sa mère l’a porté subissant peine sur peine » (31 : 14)
Donc la mère rencontre des difficultés lors de sa grossesse, à la naissance et après la naissance, et la clémence et la bonté qu’elle a envers son enfant sont plus importantes que celles que le
père a pour lui. C’est pourquoi c’est elle qui mérite le plus notre compagnie et notre bon traîtement, et même plus que le père.
Un homme demanda : « Oh Messager d’Allâh, qui mérite le plus ma compagnie ? » Il dit « ta mère » Il dit « puis qui
d’autre ? » Il dit « Ta mère » Il dit « et qui ensuite ? » Il dit « Ta mère ». La quatrième fois il répondit «
Puis ton père ». (1)
Et le père aussi rencontre des difficultés face à ses enfants et il s’inquiète de ce qui les préoccupe, est content lorsque ses enfants sont heureux et il s’efforce d’obtenir tout ce qui pourrait
les réconforter et les mettre à l’aise et ce qui leur permettrait d’avoir une bonne vie. Il pourrait traverser des déserts et des contrées sauvages pour obtenir des
moyens de subsistance pour lui et ses enfants.
Donc le père et la mère ont des droits, et quoique vous fassiez en terme d’actions pour eux ne compensera pas tous leurs droits, et c’est pourquoi Allâh `azza wa Jal a dit :
وَقُل رَّبِّ ارْحَمْهُمَا كَمَا رَبَّيَانِي صَغِيرًا
« Et dis : Oh mon Seigneur, fais leur à tous deux miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit » (17 : 24)
Donc leurs droits datent de ce qu'ils ont fait pour toi auparavant, quand ils t’ont fait élevé alors que tu étais petit et incapable de te faire du bien ou du mal. Il est donc obligatoire d’être
reconnaissant envers eux.
Et par consensus, être dévoué envers ses parents est une obligation individuelle. C’est pour cette raison que le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a rendu cela plus
important que le Jihâd sur le sentier d'Allâh, tel qu’il est dit dans le hadîth d’Ibn Mas`ûd qui dit : « j’ai dit « Oh Messager d’Allâh ! Quelle est action la plus aimée d’Allâh ? » Il dit
« Accomplir la prière à son heure » Il dit « Et ensuite ? » Il dit « Être doux et dévoué envers ses parents » Je dis « et
ensuite ? » Il dit « Le jihâd dans le sentier d’Allâh ». » (2)
Les parents sont la mère et le père ; ainsi que le grand-père et la grand-mère à qui on doit montrer douceur, mais pas dans la même mesure que pour les parents. C’est parce que les grands-parents
n’ont pas subi les difficultés subies par les parents, accordant de l’attention et surveillant leurs enfants. Mais leur témoigner de la gentillesse est obligatoire pour garder les liens de
parenté et ils sont les relations qui le méritent le plus. Cependant, quant à al-Birr, c'est-à-dire montrer de la gentillesse et de la dévotion, cela ne s'applique qu'au père et à la mère.
Qu’est donc « al-Birr » ?
Al-Birr est d’essayer d’apporter autant de bien que l’on peut et de retenir et repousser le mal.
[On parle d’]amener le bien en terme de confort, servitude, essayer de les rendre heureux, par exemple en étant de bonne humeur, leur parlant gentiment et les traîtant bien et essayer de faire
tout ce qui peut leur faire plaisir.
C’est pourquoi l’opinion correcte est qu’il est obligatoire pour les enfants de servir à leurs père et mère, aussi longtemps que ça ne lèse pas le fils. Et si cela lui portait atteinte, il ne
serait alors pas obligatoire pour lui de les servir, sauf en cas de nécessité.
Et c’est pourquoi nous disons : en effet, l’obéissance envers eux est obligatoire si cela leur est bénéficiable et que cela ne porte pas atteinte au fils. En ce qui concerne ce qui lui porte
préjudice, que cela soit en terme de religion, comme lui ordonner d'abandonner quelque chose d'obligatoire ou de faire quelque chose d'interdit, il ne faut pas leur obéir en cela. Mais si ce
préjudice porte sur les affaires mondaines, alors il n'est pas obligatoire de leur obéir. En ce qui concerne l'argent, il lui est obligatoire de les traîter correctement en dépensant librement
pour eux, même d'importantes sommes, tant que cela ne lui porte pas atteinte et que cela ne nuise pas à ses propres besoins. De plus, le père est spécifiquement autorisé à prélever sur les
richesses de son fils comme il l’entend, tant que cela ne lui porte pas atteinte.
Lorsque l’on réfléchit à l’état des gens de notre époque, on constate que bon nombre d’entre eux ne traîtent pas leurs parents avec bonté mais leur désobéissent ouvertement plutôt et les traîtent
mal. Vous trouveriez plutôt les gens être bienfaisants envers leurs amis, s'asseyant inlassablement avec eux. Par contre, s’il devait rester avec son père ou sa mère pour juste une heure par
jour, vous le verriez agité comme s’il était assis sur des charbons ardents. Et ceci n’est pas un traitement aimable. Par contre, celui qui montre douceur est celui qui ouvre son coeur à sa mère
et à son père, les sert, leur est dévoué et montre la plus grande ardeur pour leur faire plaisir, et ce par tous les moyens qu’il possède.
Et comme on dit souvent, ‘Al-Birr est un investissement’. Car à vrai dire, si quelqu’un est bon [avec ses parents,] il recevra une grande récompense dans la prochaine vie, et il sera même
rémunéré pour cela dans cette vie. Ainsi, bien ou mal traîter ses parents est comme ‘un investissement’ comme on dit, ou un emprunt. Si vous avez été bons envers vos
parents, alors vos enfants seront bons avec vous, et si vous avez été désobéissants avec vos parents, alors vos enfants vous
désobéiront.
Et il y a beaucoup de témoignages de la part d’enfants qui ont bien traîté leurs parents et qui ont alors été bien traîtés par leurs enfants ; quant à la désobéissance, il y a aussi des
témoignages qui montrent que ceux qui ont des enfants désobéissants ont aussi été désobéissants envers leurs parents.
Ainsi, Ahl-us-Sunnah wal-Jamâ'ah ordonne d’être aimable et dévoué envers ses parents.
_______________
Notes:
[Issu de Sharh ul-'Aqîdat-il-Wâsitiyyah par Shaykh ibn al-'Uthaimîn
rahimahullah p.673-676 ; édition Dâr-uth-Thurayyâ 1421 (2000)]
(1) Rapporté par Al-Bukhârî dans le Livre des Bonnes Manières, Chapitre : Qui mérite le plus la compagnie ; et dans Muslim dans le Livre du Traitement Bienfaisant et Garder le Liens
Familiaux.
(2) Rapporté par al-Bukhârî dans le Livre des Bonnes Manières, Chapitre : Le bon traîtement et conserver les liens de parenté et par Muslim dans le Livre de
l’Imân.
source
"Voici la lettre d’une mère meurtrie qu’elle adresse à son
fils bien-aimé. Cette pauvre mère, après avoir fait son éducation, veillée les nuits pour lui, sacrifiée sa vie et son bonheur pour sa cause,
et organisé son mariage avec une des jeunes filles, s’est vue soudainement reniée par ce dernier en lui désobéissant et la rejetant.
[b]Elle dit dans un extrait de sa lettre : « Mon fiston, il y a maintenant vingt-cinq ans, ce fut dans ma vie une rayonnante journée
lorsque le médecin m’informa que j’étais enceinte. Tu sais, mon fils, les mères maîtrisent bien le sens de ce mot, c’est à la fois un mélange de joie et de bonheur, avec le début de la fatigue et
les changements psychologiques et physiologiques.
Après cette bonne nouvelle, je t’ai porté dans mon ventre pendant neuf mois mon fils, tout en étant heureuse et enjouée. Pourtant, je me levais péniblement, je
dormais difficilement, je mangeais à contrecœur, et je respirais malaisément. Malgré tout, cela n’a jamais affaibli l’amour que je te porte et la joie de t’avoir. Au contraire, plus les jours
passaient et plus mon amour pour toi ne cessait de se développer et le désir de te voir grandissait. Je t’ai porté, mon fils, subissant pour toi peine sur peine et douleur sur douleur. Cependant,
j’étais heureuse, heureuse chaque fois que je ressentais dans mon ventre un de tes mouvements. Je me réjouissais lorsque tu prenais du poids bien que la grossesse me soit pénible. C’est en effet
une longue fatigue.
Après cela, l’aube de cette fameuse nuit est arrivée, cette nuit où je n’ai pas dormi, où je n’ai pas pu fermer l’œil. Cette nuit, j’ai été secouée par les douleurs, les difficultés, l’anxiété et
la peur. Une situation telle qu’il est impossible de la décrire par écrit ou même oralement.
Je jure par Allah mon enfant, à maintes reprises, j’ai perçu la mort de mes propres yeux jusqu’à ce que tu viennes au monde. Tes larmes de naissance se sont mêlées à mes larmes de joie, et toutes
mes douleurs et mes blessures disparurent. Mon cher fils, pendant des années de ma vie je t’ai porté dans mon coeur, je t’ai lavé de mes propres mains, mon giron fut ton lieu pour dormir et de ma
poitrine tu prenais ta nourriture. J’ai veillé mes nuits pour que tu dormes, et durant mes jours, je me suis fatiguée pour ton bonheur. Mon seul souhait est de pouvoir entrevoir ton sourire et ma
joie de tout instant est que tu me demandes de te préparer quelque chose. Ceci était mon bonheur extrême. Je demeurais ainsi pendant toutes les nuits et les jours qui s’écoulèrent. Je demeurais
une servante sans reproche, une nourrice ininterrompue et une travailleuse sans relâche. Ceci jusqu’à ce que tu aies atteint ta maturité et ta pleine croissance, et jusqu’à commencer à voir en
toi les signes de la virilité.
Donc, je me suis précipitamment mise à courir ici et là pour te trouver la femme que tu demandais. Puis vint le jour de ton mariage. Mon cœur déchiré, alors mes larmes coulaient, car j’étais
d’une part heureuse de contempler ta nouvelle vie de bonheur, mais d’autre part, j’étais triste de te quitter. Ensuite, les heures s’écoulèrent lentement, mais brusquement tu n’étais plus le fils
que j’avais connu auparavant. Soudainement, tu m’as rejeté et tu as feint d’oublier mes droits sur toi, les jours passent sans que je te voie, ni t’entende. Tu as feint d’ignorer celle qui t’a
présenté le meilleur service. Mon enfant, je ne demande rien de plus que de me compter parmi les membres de tes plus lointains amis et parmi ceux que tu rencontres le moins souvent.
Mon tendre fils, fais en sorte de m’accorder chaque mois une place dans ta vie, pour te voir ne serait-ce que quelques minutes. Mon cher fils, sache que mon dos s’est courbé, mes membres sont
tremblotants, les maladies m’ont exténuée et le dépérissement m’a frappée. En effet, je ne me lève que difficilement et ne m’assieds que péniblement. Malgré tout, mon cœur ne cesse d’être animé
par ton amour. Si un jour une personne te montre du respect, tu t’empresserais de la remercier pour avoir bien agi et pour le bienfait reçu, alors que dire de ta mère – que mon Seigneur te garde
!-- qui a été bonne envers toi, d’une bonté que tu ne conçois pas et d’une bienfaisance à laquelle tu es ingrat. Cette mère qui était aux petits soins avec toi et s’est occupée de toi des années
successives ; cette mère qu’a-t-elle donc récoltée comme récompense et qu’a-t-elle obtenue en compensation ?! Comment en es-tu arrivé à être aussi insensible et comment le temps a-t-il autant agi
sur toi ?!
Mon fils chéri,
chaque fois qu’on m’apprend que tu es heureux dans ta vie, ma joie et ma réjouissance redoublent. Cependant, je suis étonnée par ton comportement alors que tu es le
produit de mes mains. Je me pose la question : quel crime ai-je commis pour être devenue ton ennemie, pour ne plus vouloir venir me voir et pour te montrer réticent à mon égard ?! Pourtant, je ne
vais pas me plaindre de toi (auprès d’Allah) et je ne vais pas communiquer ma tristesse (à Allah), car si jamais elle s’élève au-dessus des nuages et monte jusqu’aux portes du ciel, alors le
malheur te frappera pour avoir été ingrat (envers moi), le châtiment t’atteindra, et l’adversité s’installera dans ta propre maison. Non ! Je ne le ferai pas, car tu es toujours — ô mon enfant —
le fruit de mes entrailles, le doux parfum de ma vie, et le plaisir de mon existence.
Réveille-toi mon fils, la vieillesse n’est plus si lointaine, les années passeront et tu deviendras un vieux père à ton tour, mais sache que la peine est
proportionnée à la faute. À ton tour, tu écriras à ton fils en pleurs de la même façon que je t’ai écrit. Certes, les litiges seront jugés par Allah. »
Crains Allah au sujet de ta mère, sèche ses larmes, et
allège sa souffrance. Ensuite si tu le désires, déchire donc sa lettre, mais sache que quiconque fait une bonne œuvre, c’est pour son bien, et quiconque fait le mal, il le fait à
ses dépens. [..] "