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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 21:36

etoile023  Septième chapitre: Ses écrits aux califes et sa conduite avec les gouverneurs et dirigeants.

Un jour Al Hassan entra chez An-Nadr bnu ‘Amr qui était gouverneur de Basra, et il lui dit: ”O toi gouverneur!Qu’Allah t’aide, ton frère est celui qui te conseille pour ta religion, qui te montre tes défauts, qui t’oriente vers les sentiers droits, et ton ennemi est celui qui te trompe et qui te fait rêver. O toi gouverneur! Crains Allah ! Car tu es en contradiction avec ceux qui t’ont précédé concernant la manière d’agir et la manière de vivre, de même qu’en ce qui concerne l’apparence et le for intérieur, et toi , malgré cela, tu espères la réalisation de tes souhaits, et tu fais prévaloir la demande d’excuses auprès d’Allah !


Saches, qu’Allah te corrige, que les gens représentent deux catégories de chercheurs: ceux qui recherchent la vie terrestre et ceux qui recherchent l’au-delà. Par Allah! Celui qui recherche l’au-delà a atteint son but et se reposera, l’autre s’est fatigué et sera privé. Donc, O gouverneur, prends garde t’empresser de rechercher ce qui est périssable et de délaisser ce qui est durable, car sinon, tu seras parmi ceux qui le regretteront, et saches que Hakim a dit:

Où sont les rois qui ont été inattentifs à leur part?
Jusqu’a ce que la mort leur fut servie comme boisson.

 

Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre la pénurie après l’abondance(1), et contre l’égarement après avoir été guidé.O toi gouverneur! On m’a informé qu’un pieux disait:”Être un homme de confiance pour les traîtres et les aider dans leurs actes suffit à l’individu pour être fou.[page 148]

 

(1)La pénurie: le manque et la faim, et l’abondance c’est l’augmentation, voir Lisân al ‘arab.(5/115)

Humayd, serviteur de Al Hassan dit: ” Un jour, alors que j’étais chez al Hassan, un homme vint à lui, il resta seul avec lui et lui demanda conseil sur le fait de s’insurger avec Ibn Al-ach’ath contre al Hajaj, il lui répondit;”crains Allah! O fils de mon frère! Ne fais pas cela car cela t’est interdit et ne t’est pas permis. Je(Humayd) lui dit alors:”Qu’Allah te guide! Je sais que tu parles en mal de Al Hajaj et que tu n’es pas satisfait de sa conduite”. Il me répondit alors:” O Abû-l-Hassan(Humayd)! Par Allah! Aujourd’hui, j’ai le plus mauvais avis que j’ai pu avoir sur lui, ainsi que le plus de reproches et de blâmes à son égard, mais saches, qu’Allah te protège, que la tyrannie des rois est un châtiment d’Allah, et on ne fait pas face aux châtiments d’Allah avec des sabres, mais on s’en protège et on les repousse avec les invocations, le repentir, le retour et le renoncement aux péchés. Certes, lorsque il a fait face aux châtiments d’Allah avec des sabres, les châtiments sont les plus tranchants.[page 162]

Malik bnu dinar m’a dit que al Hajaj disait: ”Sachez qu’à chaque fois que vous commettez un péché, Allah descend une punition dans votre pays”[page 162]

 

Al Hassan fut questionné sur le sujet d’Al hajaj, il répondit: ” Il lit le Qur’an, il tient des sermons de pieux, il donne à manger, il préfère la sincérité et il terrasse comme les tyrans”. Ils dirent:” Que penses tu du fait de s’insurger contre lui?” Ill répondit:”Craignez Allah! Et repentez vous à Lui, Il vous protègera de sa tyrannie, et sachez qu’Allah possède beaucoup de Hajaj.”[page 165]


 

 

etoile023  Huitième chapitre:Les sermons et les sagesses relatifs à beaucoup de sujets qui ont été rapporté de lui:


Al Hassan Al Basri disait:  ”On m’a rapporté qu’n pieux s’était imposé à lui même de ne pas être vu par Allah en train de rire jusqu’à ce qu’il sache laquelle des deux demeures,le Paradis ou l’Enfer, était la sienne”. Abû Sa’id commenta en disant ”Qu’Allah lui fasse miséricorde, il s’est certes résolu, qu’Allah lui fasse miséricorde, et il est resté fidèle, on ne l’a pas vu rire jusqu’à ce qu’il ai rencontré Allah.[page 167].

 

Il disait: ”J’ai vu soixante et dix personnes qui ont assisté à la bataille de Badr, si vous les aviez vu, vous auriez dit:”Ils sont fous!” Et si ils avaient vu les meilleurs d’entre vous, ils auraient dit:” Ceux-là , ils n’ont aucune part dans l’au-delà”. Et si ils avaient vu les plus mauvais d’entre vous, ils auraient dit:” Ceux-là, ils ne croient pas au Jour Dernier!”[page 169]

On rapporte qu’un jour Al Hassan Al Basri vint vers ses amis, alors qu’ils étaient regroupés, et leur dit:” Par Allah! si l’un d’entre vous avait vécu à l’époque où j’ai vécu parmi les premiers siècles, et qu’il avait vu ce que j’avais vu parmi les pieux prédécesseurs, il deviendrait anxieux au petit matin et attristé au soir, et se rendrait compte que le sérieux parmi vous est en train de jouer, et que celui qui fait des efforts est semblable à celui qui ne fait rien. si j’étais satisfait de moi, je vous exhorterai, mais Allah sait que je ne suis pas satisfait de moi, et c’est pour cela que je me hais et que je vous hait.”[page 174]

 

Il disait: ” N’êtes vous pas étonné par celui qui est distrait, qui se moque et qui joue, alors qu’il marche entre le Paradis et l’Enfer, sans savoir dans lequel des deux il entrera?”[page 176]

Il a dit: ”O fils d’Adam! Prends soin de ta religion!Parce qu’elle est ta chair et ton sang, et si ta religion est saine et sauve, alors ta chair et ton sang seront sains et saufs, et sinon, demande à Allah qu’il t’en protège, car c’est un feu qui ne s’éteindra jamais, un corps qui ne se décomposera pas et une âme qui ne mourra pas qui t’attendront.”[page 182]

On mentionne qu’il vit des gens qui ne dormaient pas à l’heure de la sieste, il dit alors:” Pourquoi ceux-là ne dorment ils pas? Je pense que leur nuit sont de mauvaises nuits!”[page 185]

Il disait: ” On rapporte que des gens se mirent à décrire l’ascétisme en présence d’Az-Zuhri(grand adepte des sahaba-radiallahu ‘anum- savant du hadith, mort en l’an 124), qui dit:”L’ascète, c’est celui dont la patience ne se fait pas vaincre par l’illicite, et dont la gratitude ne se fait pas vaincre par le licite”.[page 189]

 

Il dit: ” J’ai vécu à l’époque de personnes à qui le licite était proposé et qui disait:”Je n’en ai pas besoin, j’ai peur qu’il nous pervertisse”.[page 192]

 

En parlant du croyant, il disait: ” Le croyant est paisible, tendre, pieux, pur, vertueux, satisfait, il ne se fait pas piquer deux fois par le même terrier, il est pâle, il a les cheveux ébouriffés, il convoite peu, il est intelligent en ce qui concerne sa religion, et il est niais en ce qui concerne sa vie terrestre.

 

Le croyant est très respectueux, généreux avec son voisin, il obéit au Tout Puissant, il fuit les châtiments de l’Enfer, son âme témoigne de la science d’Allah, ses membres invoquent Allah, sa main est tendue vers le bien, il se fatigue à faire son examen de conscience et les gens sont à l’abri de lui”.[page 195]

 

Puis Al Hassan dit:  O Allah! Notre Seigneur, prie sur notre chef Muhammad, ainsi que sur sa pure famille, et accordes nous ce que Tu as accordé à tes sincères serviteurs, eux, les pieux, car tu as le pouvoir sur toutes chose, Tu aides pour tout le bien et Allah nous suffit,et Il est notre meilleur garant”.[page 196]

 

http://www.darwa.com/forum/showthread.php?t=1803

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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 14:12

imamabouhanifabiographie d'abou hanifa


Son nom Abou Hanîfa An-Nou'mân Ibn Thâbit Ibn An-Nou'mân, célèbre sous le nom du "plus grand Imâm" (الإمام الاعظم)



La rencontre de ses parents


Thâbit marche sous un soleil brûlant en plein midi. Il arrive dans un jardin et voit une pomme tombée à terre. Il la ramasse et en mange la moitié. Puis il se rappelle qu'il n'a pas le droit de manger quelque chose qui ne lui appartient pas, il se blâme d'avoir manger la moitié de cette pomme, et à ce moment, survient le jardinier.

Thâbit lui dit : "Je vous demande pardon pour la moitié de pomme que je viens de manger ; voilà, je vous rends ce qui reste de la pomme."

Le jardinier dit : "Je ne suis pas le propriétaire du jardin, et je n'ai pas le pouvoir de vous accorder le pardon."


"Qui est le propriétaire alors ?" demande Thâbit.

Le jardinier lui indique une maison. Thâbit s'y rend, demande à voir le propriétaire et lui raconte ce qui s'est passé.


Le propriétaire dit : "Je vous pardonne à une seule condition ! Si vous l'acceptez ; vous êtes pardonné, sinon vous me rendrez des comptes au jour du jugement dernier devant Celui Qui veille tout le temps et Qui n'oublie rien."


Thâbit se met à trembler de tout son corps, de peur que la condition ne soit trop dure. "Quelle est cette condition ?" demanda-t-il.

"Je veux vous donner ma fille en mariage." répondit le propriétaire.

"Est-ce là une condition ? C'est plutôt un prix de mérite et une récompense d'encouragement."


Mais le propriétaire du jardin poursuit aussitôt : "Je vais vous décrire ma fille : Elle est aveugle, sourde, muette, handicapée. Elle ne peut ni entendre, ni parler, ni voir, ni marcher ! Si vous la prenez pour épouse, je vous pardonne, sans cela vous ne pourrez pas bénéficier de mon pardon."


Thâbit réfléchit longuement, la tête baissée. Puis il dit : "Je l'épouserai. Maintenant, pardonnez-moi. Je la servirai devant Dieu Tout Puissant."


Le propriétaire fait venir deux compagnons du Prophète (صلى الله عليه و سلم) pour être les témoins du mariage.


Puis arrive le jour du mariage.

Le père de la fille dit : "Je vous ai préparé une chambre dans ma maison."

Il introduit ensuite sa fille dans la chambre et Thâbit entre à son tour. Il la voit assise et lui adresse le salut conformément aux préceptes de l'Islam. Son père lui avait dit qu'elle était aveugle, muette, sourde, et handicapée. Or celle-ci répond à son salut puis se lève, et lui serre la main. Il constate alors qu'elle n'est ni aveugle, ni sourde, ni muette, ni handicapée !


Etonné, il s'exclame : "Expliquez-moi ? Votre père vous avez décrit autrement ! ! Vous n'êtes donc pas aveugle, sourde, muette et handicapée ?"


Elle lui répond : "Mon père ne vous a pas mentit : Il a dit que je ne voyais pas, et effectivement, je suis aveugle à tout ce qui puisse provoquer la colère de Dieu Tout Puissant. Il vous a dit également que j'étais sourde : Effectivement, mes oreilles n'ont jamais entendu ni médisance, ni diffamation, ni frivolité, ni futilité. Il vous a dit que j'étais muette : Effectivement, je n'ai jamais prononcé de paroles susceptibles de susciter la colère de Dieu. Je suis muette à tout ce qui peut me divertir de mon adoration de Dieu. Il vous a dit que j'étais handicapée : Effectivement, je ne fréquente aucun lieu qui ne donne pas satisfaction à Dieu. Je vais seulement à la mosquée et accomplir de bonnes ouvres. Mon père n'a pas menti mais a bien dit la vérité."

Thâbit la regarde alors, et la trouve d'une beauté éblouissante. De leur union naquit le grand imam Abou Hanifa.


Sa naissance et sa jeunesse (80 H)
 


Il est né en l'an 80 AH (699 E.C.) à Koufa en Irak.

Sa jeunesse


Depuis sa plus tendre enfance, après avoir mémorisé le Noble Coran, il partait s'agenouiller dans ces cercles de sciences. Toutefois, il était préoccupé par le commerce avec son père. Mais lorsque le juriste 'آmir Ach-Cha'bî vit en lui les signes de l'intelligence et la vivacité de l'esprit, il lui recommanda d'assister aux assemblées des savants et de se dépenser dans l'étude. Le jeune Imâm Abou Hanîfa donna une suite favorable à ce conseil et dirigea ses efforts et son énergie vers les cercles de science. Il rapporta le Hadîth, étudia la langue et la littérature, se versa dans la science du Kalâm où son astre brilla au point de débattre avec les apôtres des différentes sectes et de réfuter de fausses croyances en matière de Credo. Puis, il se dirigea vers le Fiqh et accompagna Hammâd Ibn Abî Sulaymân pendant dix-huit ans.

Al-Khâtib dit à son sujet : "Il a vu Anâs Ibn Mâlik (رضي الله عنه)".


Ses professeurs


L'Imâm Abou Hanîfa accomplissait le pèlerinage fréquemment; on dit qu'il fit 55 pèlerinages. Ces voyages répétitifs vers les lieux saints lui permirent de rencontrer de grands juristes et mémorisateurs du Hadîth et de puiser dans leur savoir. Certains historiens comptent 4 mille professeurs pour Abou Hanîfa.

Abou Hanîfa a appris les Hadîths du célèbre ach-Cha'bî : Adh-Dhahabî a écrit que celui-ci était "le plus grand maître de Abou Hanîfa" (cité dans Dars-é Tirmidhî, tome 1 p. 93)

Il étudia egalement chez 'Ikrima, Nâfi', Zayd Ibn 'Alî Zayn Al-'آbidîn (m. 122 A.H), Ibrâhim an-Nakh'î … Mais celui de qui il pris le plus le fiqh est Hammâd Ibn Abî Soulaymân.


Ses élèves


L'Imâm Abou Hanîfa surpassa ses collègues et son étoile brilla du vivant de son sheikh. Il lui succéda à la tête de l'enseignement du Fiqh et dirigea l'école de l'opinion. De nombreux étudiants et disciples l'ont entouré, parmi eux, se distinguèrent des gens aussi doués et dévoués que : Abou Yoûssouf, Ach-Chaybâni, Zoufar, 'Abdou r-Razzâq


Après la mort de son sheikh, Hammâd Ibn Abî Soulaymân, la direction du cercle de Fiqh finit entre les mains de l'Imâm Abou Hanîfa qui était alors un quadragénaire. Les étudiants l'ont alors entouré pour puiser dans sa science abondante et son Fiqh. Il avait une approche d'enseignement toute originale. Face à une question juridique, il ne donnait pas la réponse directement, il exposait la question à ses disciples pour que chacun propose une solution argumentée. Puis, l'Imâm commentait les propos de ses élèves, en rectifiant ce qui mérite de l'être, puis au terme de cette discussion sondant les facettes du problème et les pistes de réponse, le professeur pédagogue et ses élèves arrivaient à une solution juridique. L'Imâm Abou Hanîfa entourait ses élèves de ses soins. Il dépensa même de son argent pour ses élèves, notamment son fidèle disciple Abou Yoûssouf pour lui faciliter la recherche de science et lui épargner des difficultés financières qui constituaient un frein dans ses études.

Abou Hanîfa a également eu des élèves qui furent de grands savants de Hadîths : Abdullâh Ibn ul-Mubârak en est un exemple, Yahyâ Ibn Sa'ïd al-Qattân un autre.


Son ouvrage le plus célèbre


[Al Fiqh al-akbar]


Sa mort (150 H ; 70 ans)


Abou Hanîfa retourna à Dieu le 11 Jumâdah Al-Oûla 150 A.H. (14/06/767)


Les éloges à son sujet


Ach-Châfi'î (رحمه الله) a dit :


"En Fiqh, les gens sont des enfants par rapport Abou Hanîfa".


Al-Qâdî 'Iyâd (رحمه الله) a dit :


"Abou Hanîfa fut un juriste, connu en jurisprudence, célèbre pour son scrupule, aisé, bienfaisant envers autrui, patient dans l'enseignement de la science de jour comme de nuit, il observait souvent le silence, parlait peu, jusqu'à ce qu'une question traitant du licite ou de l'illicite survienne…".


An-Nadir Ibn Shumayl (رحمه الله) dit :

"Les gens étaient endormis, négligeant le Fiqh, jusqu'à ce qu'Abou Hanîfa les réveilla par ce qu'il a expliqué et exposé".



par manhajulhaqq


http://apprentissage-islam.realbb.net/biographies-des-savants-f20/l-histoire-d-abou-hanifaquel-choix-t3992.htm

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27 mars 2010 6 27 /03 /mars /2010 14:02
Imam Baqîy Ibn Makhlad


L’Imam, l’illustre savant Baqîy ibn Makhlad (Qu’Allah lui fasse Miséricorde) est né en 201 après l’hégire en Andalousie (Espagne musulmane) et mourut en 276 après l’hégire. Il a 20 ans quand il entend parler d'un homme possédant une science des Traditions prophétiques particulièrement grande : l’Imâm Ahmad Ibn Hanbal (Qu’Allah lui fasse Miséricorde).

Le seul problème est que cet illustre savant vit en Irak à Bagdâd, ce qui n'est pas la porte d'à côté. Ne possédant pas beaucoup d’argent mais très déterminé dans la recherche de la Science, il décide d'y aller en marchant.


Il descend alors l'Espagne, loue une embarcation pour rejoindre l'Afrique du Nord qu'il traverse à pieds d'Ouest en Est. Et le voilà aux portes de l’Irak (on rapporte que ce voyage dura entre 2 et 5 années).


Survient alors une autre difficulté. Il arrive au moment où l’Imâm Ahmad est opprimé par le pouvoir en place car il refuse d'adhérer au Mu'tazilisme devenu doctrine d'état. D'ailleurs, on lui a depuis peu interdit de donner des cours de science religieuse.


 Baqîy ibn Makhlad entend donc des accusations à l'encontre d’Ahmad Ibn Hanbal. Se serait-il trompé et marché toute cette route pour rien ? Il raconte :

« En m'approchant de Bagdad, j'appris la sanction contre l'imâm, à savoir l'interdiction de continuer ses cours. Je fus effondré. En arrivant dans la ville, j'entrai dans une mosquée où une grande assemblée de science était réunie autour d'un homme qui parlait de narrateurs de Hadîths. Je m'enquis de son identité et on me dit qu'il s'agissait de Yahyâ Ibn Ma'în (Que Dieu lui fasse miséricorde). Je saisis cette occasion en m'approchant de lui et je dis :« Ô Abû Zakariyyâ ! Que Dieu te fasse miséricorde ! Je suis un voyageur qui vient de loin et j'aimerais te questionner. »


Il me donna la permission. « Je lui demandai alors à propos de certains narrateurs de Hadîths » Il approuva certains et désapprouva d'autres. Enfin je demandai « Et que penser de Ahmad Ibn Hanbal ?» Il me regarda avec étonnement et dit : « C'est moi que tu questionnes à propos de Imâm Ahmad ? Par Dieu ! C'est l’Imam des musulmans et le meilleur d'entre eux! »


Sa réponse me remplit de courage. Je me mis à la recherche de la demeure de l'imam. Une fois devant sa porte, je frappai. L'imam m'ouvrit.

 Je saluai et dis : « Abû Abdillâh ! J'aimerais étudier les Hadîths et j'ai entrepris un long voyage pour profiter spécialement de tes connaissances. »


Il me dit d'entrer de peur que l'on me voie parler avec lui. Il me demanda : «D'où viens-tu? »
Je lui dis : « De l'Ouest. »
Il dit : « Tu viendrais d'Afrique ? »
Je lui dis: « Vois-tu la mer après l'Afrique ? Il me faut la traverser pour entrer chez moi. »
 Il dit: « D'Andalousie (Espagne) ?»
Je dis: « Et je suis venu à pieds. »

Il dit: « Rien ne me serait plus cher que de t'enseigner. Mais vois-tu ma situation ? On m'empêche de donner mes cours. »
Je lui dis alors : « Mais j'ai pu voir des mendiants venir frapper chez toi, et tu sors leur remettre quelque chose. » Il confirma.
Je dis : « Alors, je m'habillerai en mendiant, viendrai frapper chez toi. Tu sortiras et, feignant de me donner quelque chose, m'enseignera de cette manière quelques Hadîths. »

 L’Imam Ahmad accepta, mais afin qu'ils ne soient repérés il demanda à Baqîya ibn Makhlad de faire preuve de discrétion, de ne pas fréquenter les assemblées de science et les gens du Hadith.


Habillé en mendiant et au cri de « La Récompense ! La récompense ! Qu’Allah vous préserve (formule employée par les pauvres de Bagdad lorsqu’ils souhaitaient inciter les gens à faire des aumônes » Baqîy ibn Makhlad frappait chaque matin à la porte de l’Imam Ahmad, et ce dernier sortait, lui remettait un peu de pain et lui enseignait un ou plusieurs Hadith. C'est de cette façon que Baqîy ibn Makhlad commença son apprentissage. Il raconte qu'il apprit un grand nombre de Hadith de cette manière.


Lorsque le gouverneur qui avait interdit à l’Imam Ahmad de donner des cours décéda, celui qui le succéda adhérait à la voie des Salafs salih et aimait les gens de la Sunnah, il donna donc l’autorisation à l’Imam de dispenser ses cours.


 Et dans les assemblées de science l’Imam Ahmad faisait asseoir Baqîy ibn Makhlad près de lui, il racontait parfois à ses élèves l’histoire de cet étudiant et leur disait

« Celui-ci (Baqîy ibn Makhlad) est vraiment un Talib Al-‘Ilm (Etudiant en science religieuse) ».

C'est-à-dire que de part sa détermination dans la recherche de la science, sa grande patience (notamment en supportant le fait de s’habiller en mendiant dans but d’apprendre des hadiths) Baqîy ibn Makhlad mérite le titre de Talibou Al-Ilm.

- Son apprentissage terminé, Baqîy ibn Makhlad. Il retourna en Andalousie. À pieds bien sûr. Il devint un grand savant et à son retour, certains parmi ceux qui étaient ses professeurs avant son voyage comme Yahya Ibn Bakir devinrent parmi ses élèves.


- On rapporte que quand il voyait chez ses élèves un manque d'ardeur, il leur disait, parlant de lui-même mais s'interdisant de se nommer par modestie :


 « J'ai connu des hommes qui durant leur jeunesse ne trouvaient rien à manger dans leur quête du savoir. Ils se nourrissaient des feuilles qu'ils trouvaient ci et là. J'ai connu des hommes qui durent marcher beaucoup pour acquérir le savoir. J'ai connu des hommes qui durent se priver pour pouvoir acheter de quoi écrire ce qu'ils apprenaient. J'ai connu des hommes qui durent souffrir énormément pour acquérir le savoir. Mais je ne vois plus que des gens paresseux dans leur apprentissage. »

Qu’Allah fasse miséricorde à l’Imam Baqîy Ibn Makhlad.


Sources : -La détermination des salafs dans la recherche de la science du Sheikh Salih Al Sheikh

-Syar A'lam Anubala d'Adhahabi
-Divers sites Internet

http://apprentissage-islam.realbb.net/biographies-des-savants-f20/limam-lillustre-savant-baqiy-ibn-makhlad-t5121.htm#58566
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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 15:22
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Voici des paroles du Cheikh Haçan Basri, surnommé Abou Seid el-Haçan ben Abil-Haçan Yecar, né l'an 21 (641-642), mort l'an 110 (728-729).

Dans une oraison (...) Haçan Basri disait:

"Mon Dieu, Tu m'as accordé des grâces, et je ne t'en ai pas remercié. Tu m'as envoyé des épreuves, et je ne les ai pas supportées avec patience. Tu ne m'as pas retiré tes faveurs pour avoir manqué de reconnaissance et tu as supprimé les épreuves en voyant que la patience me faisait défaut. Mon Dieu, que Ta générosité et Ta miséricorde sont donc grandes!"
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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 20:51
La modestie de Shaykh Mouqbel



par shaykh abdoullah ibn 'uthmân al Dhamari

Dans une question qui lui fut posée au sujet de shaykh Moqbel ibn hâdi al wâdi'i rahimahoullah, le shaykh 'abdoullah ibn uthmân a déclaré n'avoir jamais connu une personne aussi généreuse, modeste et autant désinterressée de ce bas-monde que shaykh Moqbel rahimahoullah, qui fut à la tête du Dar Al Hadith de Dammaj durant près de 25 ans à étudier, enseigner et conseiller.

Il s'adressait toujours au jeune et à l'ancien avec respect et interêt pour son interlocuteur, il vivait tel un ascète se contentant de peu malgré les sommes qu'il lui arrivait de recevoir qu'il reversait immédiatement pour ses étudiants et la propagation de la science et de la religion.

Et Shaykh Abdoullah ibn uthmân al dhamari cite une anecdote qui montre la grande modestie, et l'amour qu'avait shaykh Mouqbel pour les toullab el 'ilm (les étudiants en science).

Shaykh Abdoullah nous raconte qu'à chaque fois qu'il lui rendait visite à Dammaj shaykh Moqbel rahimahoullah insistait auprès de shaykh Abdoullah pour qu'il fasse un rappel, une exhortation, un prêche etc... shaykh Mouqbel aimait entendre shaykh abdoullah ibn uthmân (qui est d'ailleurs très réputé pour ses exhortations qui frappent l'esprit et touchent le coeur).

Donc shaykh Mouqbel aimait écouter shaykh Abdoullah et quand il le voyait il insistait pour que shaykh Abdoullah ibn uthmân prenne la parole.

Un vendredi Shaykh Abdoullah avait décidé avec des frères de sa ville (Dhamar) de se rendre à dammaj pour assister au prêche du joumou'a donné par Shaykh Mouqbel.

Et quand shaykh Mouqbel faisait le prêche de joumou'a, Shaykh Abdoullah ibn uthman ne rentrait dans le masjid que quelques minutes avant que le prêche ne débute de peur que shaykh Mouqbel ne lui ordonne de monter sur le minbar et de faire le prêche à sa place, tant il aimait entendre shaykh Abdoullah ibn 'uthmân.

Aussi ce jour là shaykh Abdoullah avait attendu le dernier moment pour rentrer dans le masjid, shaykh Mouqbel n'était pas encore monté sur le minbar et le muezzin n'avait pas encore fait l'appel, et shaykh Abdoullah s'était glissé discrètement parmi les étudiants en science et avait baissé la tête pour ne pas être reconnu par le shaykh.

Puis Shaykh Mouqbel était monté sur le minbar, et le muezzin avait fait l'adhân cependant il avait apperçu certains proches du shaykh Abdoullah ibn uthmân et il savait pertinement que si ces personnes étaient venues c'est que shaykh Abdoullah ibn uthmân était également venu.

Ainsi shaykh Mouqbel assis sur le minbar s'écria :

" Ou-est donc notre frère Abdoullah ibn uthmân ? "

Des étudiants qui avaient apperçu shaykh abdoullah ibn uthmân s'écrièrent : " il est ici ! "

Shaykh dhamari dit alors s'adressant à shaykh Mouqbel : " non c'est bon shaykh c'est bon ..." souhaitant à ce moment précis que la terre l'engloutisse tant il avait honte.

Shaykh Mouqbel rahimahoullah s'écria alors : "soit tu montes sur le minbar ou soit c'est moi qui descend et qui t'y fais monter ! "
Shaykh abdoullah dit alors : " Ô Shaykh, Ô shaykh, non non...."
mais Shaykh Mouqbel insista et eu le dernier mot et ce fut donc Shaykh Abdoullah ibn uthman qui ce jour là fit la khoutba du joumou'a (le prêche du vendredi) devant shaykh Mouqbel et ses étudiants.

Et citant cette anecdote Shaykh Abdoullah ibn uthmân nous dit : " Observez donc l'immense modestie de shaykh Moqbel qui est descendu du minbar pour un petit étudiant en science tel que moi, tel était shaykh Mouqbel ibn hâdi al wâdi'i rahimahoullah".

http://ahloulhadith.typepad.com/ahloul/2008/03/la-modestie-de.html
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11 mai 2009 1 11 /05 /mai /2009 09:42





Rencontre du cheikh Al Outheymin رحمه اللهavec le roi Khalid رحمه الله


Il a été rapporté :
"Une fois, le roi Khâlid رحمه الله rendit visite au Cheikh Muhammed Ibn Salih Al `Outheymîn chez lui رحمه الله, comme il était de coutume au vu de la considération et le respect dû envers les savants. Quand le roi vit la modeste maison du Cheikh, il lui proposa de lui en faire construire une neuve en guise de cadeau, ce à quoi le Cheikh le remercia et lui répondit :

" Je suis en train de construire une maison à Sâlihiyâh (un district in ‘Unayzah, Qaseem) cependant la mosquée et les œuvres caritatives ont besoin d'une assistance financière. »

 Alors quand le roi pris congé du Cheikh, ceux qui étaient assis dans ce rassemblement dirent:
" O Cheikh, on ne savait pas que vous étiez en train de construire une maison à Sâlihiyâh."

Le Cheikh leur répondit alors :
" Le cimetière n'est il pas à Sâlihiyâh ?!"

Source :ad-Durr ath-Thameen fee Tarjamti Faqeehil-Ummah al-‘Allaamah ibn ‘‘Outhaymîn – Page 218 Site : fatwa on line.com

tirée du forum spécialement pour soeurs: http://saliha.forumactif.net/les-grands-savants-f45/rencontre-du-cheikh-al-outheymin-avec-le-roi-khalid-t5413.htm

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4 avril 2009 6 04 /04 /avril /2009 11:34

  
ibnaljazwi

 

S on nom et ses origines

 

Il est l’imam, l’éminent savant, shaykh Al-Islâm, la fierté de l’Irak, Jamâl Ad-Dîn Abû Al-Faraj ‘Abd Ar-Rahmân Ibn ‘Alî Ibn Muhammad, dont la lignée arrive à Al-Qâsim Ibn Muhammad, le fils de Abû Bakr le Véridique, le hanbalite, le sermonnaire, l’auteur d’innombrables ouvrages. On a divergé sur l’origine de son nom Ibn Al-Jawzî, mais tous les biographes sont d’accord sur le fait que cela fait référence à l’arbre connu qu’est le noyer (Al-Jawzah), qu’il y en ait eu un chez lui ou chez ses aïeuls, et qu’on leur ait ensuite attribué ce surnom, ou que l’un d’eux ait habité au port de Al-Jawz à Bassora, ou encore qu’ils aient travaillé dans la culture et le commerce de noix.


 

Certains savants ont parfois mentionné qu’il se nommait ‘Abd Ar-Rahmân Ibn ‘Alî As-Saffâr, car sa famille travaillait dans le commerce de cuivre, ainsi on l’a surnommé en lien avec le laiton (As-Sufr) qui est un mélange de cuivre et d’aluminium qui possède l’éclat de l’or.


 

Sa naissance et son éducation


 

L’imam Ibn Al-Jawzî est né entre l’an 508 et 510 (1112-1114G) dans une famille fortunée de Bagdad inconnue avant cela pour sa noblesse ou sa science, ce qu’il dit lui-même en ce livre : « J’ai médité sur ma personne vis-à-vis de ma famille qui a passé sa vie à chercher les biens de ce monde… » Son père décéda alors qu’il n’avait que trois ans, ainsi qu’il le rappelle : « Mon père mourut alors que j’étais un jeune enfant, et ma mère ne s’est pas occupé de moi. » Mais son Seigneur l’a choisi et confié à sa tante maternelle qui était une femme pieuse et qui s’est occupée de lui, l’a éduqué et l’emmena, lorsqu’il eut grandi, au grand savant du hadith Muhammad Ibn Nâsir As-Sulâmî afin qu’il apprenne auprès de lui, à partir de l’an 516H.


 

Ibn Al-Jawzî n’a pas voyagé pour acquérir la science, et il est excusé en cela car à cette époque, Bagdad était la capitale du monde musulman, le lieu de résidence du Calife abbasside, et le point de convergence des savants d’Orient et d’Occident. Les gens y venaient de tout horizon, il n’est donc pas étonnant de compter parmi les enseignants de Ibn Al-Jawzî – on en compte plus de quatre-vingt – un grand nombre qui ne sont pas d’Irak.


 

Ibn Al-Jawzî consacra son enfance et sa jeunesse à la recherche de la science, et on lui fit aimer la science sous tous ses aspects, ainsi il but à grandes gorgées de tous les aspects de la science, avec une application sans défaillance, une détermination sans lassitude, un caractère agile et une âme désireuse de parvenir aux sommets depuis son plus jeune âge. Ibn Kathîr dit dans « Al-Bidâyah wa-n-Nihâyah » : « C’était un enfant pieux, replié sur lui-même, ne fréquentant personne, ne consommant pas de ce qui était douteux, et ne sortant de chez lui que pour la prière du vendredi, il ne jouait pas avec les enfants. »


 

Il dit de lui-même concernant ses efforts dans la recherche de la science : « Dans la douceur de ma recherche de la science, j’ai rencontré des difficultés qui m’étaient plus agréable que le miel, en raison de ce que je recherchais et espérais. Dans ma jeunesse, je prenais des galettes de pain sec, et je partais apprendre le hadith. Je m’asseyais au bord du fleuve cÎsâ, et je ne pouvais manger ces galettes qu’avec de l’eau, ainsi je buvais à chaque bouchée, mais je ne voyais que la douceur de l’apprentissage de la science. » Et il demeura ainsi jusqu’à la fin de ses jours.


 

Il portait une grande attention à la préservation de son temps et n’en perdait rien en ce qui n’était d’aucune utilité. Il détestait se mêler aux oisifs et il surveillait les visites qu’il leur rendait pour des travaux manuels et mécaniques strictement nécessaires et qui ne demandaient pas d’activité mentale et de concentration. Il n’est pas étonnant après cela de constater que cet imam présente des travaux conséquents dans tous les domaines de la science religieuse : les sciences de la récitation, de l’exégèse, du hadith, du Fiqh, de l’histoire, de la prédication, des caractères, de la langue arabe, de la poésie, de la médecine, de l’astronomie, et bien d’autres sciences encore desquelles ont témoigné les savants.


 

L’imam Ad-Dhahabî a dit : « C’était un océan dans la science de l’exégèse, un éminent historien, un spécialiste des sciences du hadith, un fin connaisseur des questions qui font unanimité et de celles qui soulèvent des divergences, il a produit de bon apports à la médecine, il était ingénieux, perspicace, intelligent, doté d’étonnantes capacités de mémorisation, de composition, et d’écriture. »


 

Ibn Al-Jawzî le sermonnaire


 

Si l’imam Ibn Al-Jawzî s’est intéressé à tous les domaines des sciences religieuses, nul doute qu’il est le premier concernant l’art du sermon et de l’exhortation. L’imam Ad-Dhahabî a dit : « On lui a fait aimer le sermon alors qu’il n’était qu’un enfant. Il a donc commencé à exhorter les gens, puis on ne cessa de se presser autour de lui, et sa célébrité ne cessa de grandir jusqu’à sa mort, qu’Allah lui fasse miséricorde et lui pardonne. » Il dit avant cela : « Il était le meneur inégalé dans le rappel, il déclamait spontanément des vers limpides et une prose magistrale, prolixe et étonnante, en rime et en accord. Il n’eut aucun semblable, ni avant ni après lui, il est le porteur de l’étendard de l’exhortation et l’imam de cet art, d’une manière agréable, d’une belle voix, et d’un impact fort sur les âmes. »


 

Ibn Kathîr dit de lui : « Il était unique dans l’exhortation, sans précédent ni égal, dans son style, son éloquence, la suavité de ses propos, l’élégance de leur enchâssement, l’efficacité de son exhortation, son immersion dans les sens profonds, et son exposé clair des choses étranges en des termes concis, facilement compréhensibles, car il réunissait des sens nombreux en peu de mots. Assistaient à ses exhortations califes, ministres, dignitaires, savants, pauvres, issus de toutes les catégories des Fils d’Adam. On dénombrait au moins dix mille personnes dans ses assises, et on a parfois pu en compter cent mille [1], voire plus. Il déclamait spontanément prose et poésie, et en un mot il était un enseignant unique dans l’art de l’exhortation et bien d’autres. »


 

Son école de jurisprudence


 

Ibn Al-Jawzî étudia le rite hanbalite, et il assimila ses fondements, subdivisions et subtilités. Il le considéra comme son école de jurisprudence et écrivit à ce sujet. Il respectait énormément l’imam Ahmad et l’aimait profondément, il s’étonnait de son école, de sa voie et de sa vie. Mais en raison de sa grande science, il ne suivait pas aveuglément l’école hanbalite, mais il était un adepte de la preuve, de son suivi et de l’appel à cette voie. Il a blâmé en de nombreux endroits de son livre le suivi aveugle et ses adeptes, et il les a décrits par la bassesse, l’aveuglement, l’ignorance et la trivialité, et il a recommandé aux étudiants de ne pas étudier chez eux et de ne pas imiter aveuglément une personne révérée, quelle qu’elle soit. Plus encore, il les a appelés à l’effort d’interprétation (Al-Ijtihâd) et les y a encouragés. Il a divergé de son imam (Ahmad) sur de nombreuses questions, et rien n’indique qu’il se soit attaché exagérément au rite hanbalite et qu’il ait blâmé les autres rites, au contraire il respectait les trois imams et leur science, et il a même écrit un ouvrage sur les mérites de l’imam As-Shâfi’î.


 

La croyance de Ibn Al-Jawzî


 

En raison de ce qui a précédé de son attachement à l’école de l’imam Ahmad Ibn Hanbal, ses apports dans les sciences du Coran, du hadith et des autres sciences religieuses, c’est tout naturellement que la croyance de Ibn Al-Jawzî fut celle de son imam, Ahmad Ibn Hanbal, ou la croyance des pieux prédécesseurs, les adeptes du hadith, de la Sunna et du consensus (Ahl As-Sunnah wa-l-Jamâ’ah). Louange à Allah, il en fut ainsi sur les questions de la foi, de la prédestination et du décret divin, et d’autres points qui font l’unanimité parmi les adeptes de la Sunna. Malheureusement, concernant les Noms et Attributs d’Allah, il a emprunté une voie qui lui était propre et en laquelle il n’a pas seulement divergé de la voie de son imam, mais de l’ensemble des écoles dans la croyance de son époque. Il s’est même contredit grandement à ce sujet, si bien qu’on a du mal à définir sa voie.


 

Shaykh Al-Islâm Ibn Taymiyyah a dit : « Abû Al-Faraj, lui-même, se contredit à ce sujet, ne restant fermement ni sur la négation ni sur l’affirmation. Il a affirmé en des proses et poésies de nombreux Attributs qu’il nie en cet ouvrage (Daf’ Shubhah At-Tashbih), et il est semblable en cela à nombre de ceux qui se sont plongés dans cette réflexion qui parfois affirment, et parfois nient des Attributs, comme Abû Al-Wafâ’ Ibn ‘Aqîl et Abû Hâmid Al-Ghazâlî. » [Majmû’ Al-Fatâwâ (4/169)]


 

L’imam Ad-Dhahabî  mentionna ses erreurs avec douceur et dit : « Qu’Allah lui fasse miséricorde et lui pardonne. Si seulement il ne s’était pas plongé dans l’interprétation fausse des Noms et Attributs d’Allah (At-Ta’wîl) et n’avait pas divergé de son imam sur cette question. » Il lui est même arrivé d’avoir des propos très durs vis-à-vis de certains savants de la Sunna.


 

Nous avons mentionné cela afin que celui qui ne lit que quelques passages ne soit pas trompé sur cette question dans sa lecture de l’ouvrage ; mais aussi afin que ceux qui cherchent à répandre le mal n’utilisent pas cela comme un argument à leur avantage, et cela n’est pas un argument pour eux, s’ils savaient. Car Ibn Al-Jawzî a maintes fois plus critiqué et réfuté les innovateurs que les savants de la Sunna, et ces mêmes innovateurs eux-mêmes n’adhèrent pas à la voie de Ibn Al-Jawzî. Il faut garder à l’esprit que la chair des savants est empoisonnée, qu’il faut craindre Allah et ne pas utiliser cela pour blâmer ou rabaisser cet imam, car cela n’est aucunement la voie des gens de science, mais celle de la populace et de la vermine. Ibn Al-Jawzî est un Mujtahid et qui peut faire des erreurs, et ne pas faire d’erreur n’est pas une condition pour être un savant, ainsi il faut le respecter, le considérer et demander pardon pour lui.


 

Son apparence, sa rectitude et son ascétisme


 

Son petit-fils rapporte que son grand-père terminait la récitation du Coran chaque semaine, et ne sortait de chez lui que pour la mosquée et les assises de science. Il dit : « C’était un ascète, se contentant de peu de biens de ce bas monde […] il n’a jamais plaisanté avec quelqu’un ni même joué avec un enfant ou consommé d’une chose dont il n’était pas certain de la licéité. » C’était un homme pieux, dévot, ascète, cheminant sur la voie des pieux prédécesseurs, ne cherchant pas à obtenir ce qu’il ne possédait pas. Il accordait son droit à son âme, sa famille, son corps, sans que cela ne le fasse transgresser les limites de la modération. 


 

Ses écrits


 

Les écrits de Ibn Al-Jawzî sont un océan sans rivage. Ad-Dhahabî a dit : « Avant sa mort, on a trouvé, écrits de sa main, plus de deux cent cinquante ouvrages. » Son petit-fils dit également : « J’ai entendu mon grand-père dire du haut de la chaire : Avec ces deux doigts, j’ai écrit plus de deux mille volumes. » Al-Muwaffaq ‘Abd Al-Latîf a dit : « Il ne perdait rien de son temps, et il écrivait quatre livrets par jour. » Ad-Dhahabî a dit : « Je ne connais personne qui ait écrit autant que lui » ensuite il mentionna plus de deux cent de ses écrits et dit : « et d’autres choses encore que j’ai délaissées ou que je n’ai pas vues ! »


 

Son épreuve et son décès


 

L’imam Ibn Al-Jawzî n’aimait pas shaykh ‘Abd Al-Qâdir Al-Jaylî, n’était pas équitable avec lui et ne lui accordait pas le rang qui était le sien. Ar-Rukn, le fils de ‘Abd Al-Qâdir, était un homme mauvais, à la croyance corrompue, et philosophe, ses livres furent brûlés sur indication de Ibn Al-Jawzî et on lui donna leur école. Ar-Rukn lui en garda rancœur, et lorsque son ami rafidite Ibn Al-Qassâb fut nommé ministre, il l’incita contre Ibn Al-Jawzî. Ils le calomnièrent auprès du Calife An-Nâsir, et Ar-Rukn vint chez lui, l’insulta, le rabaissa, l’empoigna, obstrua sa maison, dispersa sa famille, alors que Ibn Al-Jawzî était enchaîné sans pantalon, puis il l’emmena sur un char à Wâsit, et si ce n’était la grâce d’Allah, ils l’auraient tué. Il fut emprisonné, s’occupant de sa personne, cuisinant, lavant ses affaires et puisant l’eau du puits. Il y resta cinq ans sans pouvoir se rendre au hammam, jusqu’à ce que son fils Yûsuf grandisse et ne se mette lui aussi à exhorter, jusqu’à parvenir à la mère du Calife qui intercéda en sa faveur, et ainsi il fut libéré. À son retour à Bagdad, il fut révéré et respecté jusqu’à sa mort qui survint après une courte maladie. Il fut enterré entre les prières du Maghrib et du ‘Ishâ, la nuit du vendredi 13 du mois de Ramadan 597H (1201G). Les gens furent très nombreux à participer à ses funérailles. Qu’Allah lui pardonne, lui fasse miséricorde et le place parmi ceux qui hériteront des jardins des délices.


 

[1] L'imam Ad-Dhahabî commenta cela en disant : « Nul doute que cela ne s’est pas produit, et si cela avait été le cas, ils n’auraient pu l’entendre, et aucun lieu n’aurait permis de les rassembler. » Néanmoins on peut facilement imaginer le nombre impressionnant de personnes qui assistait à ses exhortations si on considère les lieux à ciel ouvert où cela se passait, comme Bâb Badr.


 

Cette courte biographie de l’imam Ibn Al-Jawzî figure en introduction des « Pensées Précieuses », une des traductions en langue française de son célèbre ouvrage « Sayd Al-Khâtir ». Nous la publions ici car nous avons reçu plusieurs mails de frères et de sœurs (qu’Allah les récompense par un bien) qui « s’inquiètent » d’avoir lu une mise en garde de shaykh Fawzân et de shaykh Sa’dî concernant ce livre, et ils nous demandent, à juste titre, pourquoi nous en publions des extraits.


 

Avant tout, nous regrettons que ceux qui, les premiers ont publié cette « mise en garde » ne nous ait pas contacté pour nous dire que nous faisions peut être fausse route, sans le savoir. Bref. Ceci dit, nous connaissions les propos de shaykh Fawzân, et de beaucoup d’autres, disant le plus grand bien de ce livre, tout en mettant en garde contre les égarements d’Ibn Al-Jawzî concernant la question de l’interprétation des Noms et Attributs d’Allah. De plus, si on y regarde de plus près, on ne peut appliquer la parole de shaykh Al-Fawzân à la traduction française. Que dit le shaykh :


 

Question : Le livre Sayd Al-Khâtir (et non pas les pensées précieuses, nous allons expliquer pourquoi) d’Ibn Al-Jawzî, que dites-vous du fait de le lire ?


 

Réponse : Par Allah, il contient de bonnes et de mauvaises choses. Il contient des profits, mais aussi de mauvaises choses, beaucoup de mauvaises choses, donc ne peut le lire que celui qui est versé dans la science, qui distingue le vrai du faux. Sinon, il contient des profits, mais aussi de mauvaises choses.


 

Comme tous les savants que nous avons pu lire ou entendre concernant Ibn Al-Jawzî et ses ouvrages, shaykh Fawzân pointe très justement leurs profits et les choses auxquelles il faut prendre garde. Seulement, il nous semble, et Allah est plus savant, que cela ne peut s’appliquer sur la traduction française, car elle n’est pas uniquement une simple traduction du texte original, sans commentaires et annotations, mais elle se base sur de multiples éditions annotées et corrigées par des étudiants en science, notamment et surtout, l’excellent travail de recherche de ‘Âmir Yâsin qui a comparé de nombreux manuscrits pour corriger le texte, et a annoté tous les points sur lesquels Ibn Al-Jawzî s’est trompé ou s’est opposé à la voie de Ahl As-Sunnah, en y répondant en citant les propos des imams de la Sunna, notamment Ibn Taymiyyah, Ibn Al-Qayyim, et Al-‘Uthaymîn. Ce travail de correction est une chose très répandue parmi les savants de la Communauté, depuis les pieux prédécesseurs. Ibn Al-Jawzî, lui-même, a fait ce travail de correction et d’épuration sur Ihyâ ‘ulûm ad-dîn de Al-Ghazâlî, et par la suite Ibn Qudâmah a lui-même effectué le même travail sur celui de Ibn Al-Jawzî, pour donner l’ouvrage Mukhtasar Minhâj Al-Qâsidîn, qui lui-même a été corrigé et annoté par de nombreux contemporains. Plus proche du cas qui nous intéresse, on peut citer le travail de vérification et de commentaire de shaykh Ibn Bâz sur Fath Al-Bârî, et la manière dont il a indiqué au lecteur les quelques erreurs qu’a pu commettre Ibn Hajar dans le domaine de la croyance, essentiellement dues à la forte influence des acharites à son époque ou à des erreurs dans ses efforts d’interprétations. Dans un autre domaine, shaykh Al-Albânî explique dans Tamâm Al-Minnah comment il a voulu mettre en lumière quelques erreurs commises par Sayyid Sâbiq dans Fiqh As-Sunnah, car ce livre comptait pour lui parmi les meilleurs ouvrages écrits dans le domaine. De manière générale, tous ont œuvré afin de permettre aux lecteurs de profiter pleinement de l’ouvrage qu’ils ont entre les mains, de pouvoir lire en toute sérénité, en étant préservé d’être égaré par le savant que l’on lit et ne pas le suivre dans l’erreur qu’il a pu commettre. Et c’est exactement dans cette lignée que se place « Les Pensées Précieuses », ce n’est pas la simple traduction de Sayd Al-Khâtir, mais une traduction annotée et corrigée sur ce qui concerne la croyance, les hadiths, et d’autres erreurs qu’aurait pu commettre Ibn Al-Jawzî. Comme nous l’avons dit, les annotations et commentaires ne sont pas tirés de nos têtes, mais des propos des savants de la Sunna rapportés dans les différentes éditions sur lesquelles nous nous sommes basés pour la traduction de l’ouvrage. Et Allah est plus savant.


 

Pour finir, nul doute que nous avons le plus grand besoin de ce genre d’ouvrages dont la force des exhortations nous fait naviguer sur les océans de la connaissance et nous élève au-dessus des bassesses du quotidien que nous vivons. Nul doute que la profondeur des pensées d’Ibn Al-Jawzî vient mettre à jour nos émotions les plus enfouies et ravive la flamme de notre foi qui, sous les rafales des troubles ambiants, parfois vacille. Il nous appartient de nous réapproprier l’héritage de nos savants trop longtemps accaparé par les soufis et les orientalistes. Nous devons proposer aux musulmans cet héritage, sous sa forme originelle, sans falsification ni modification, tout en indiquant ce qui peut être une erreur, ceci pour porter secours à la religion d’Allah, et témoigner de notre respect et notre amour envers nos savants.


 

Traduit et publié par les Salafis de l’Est

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10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 00:44

Ce qui suit est un entretien avec Oumm 'Abdullah, la femme de notre Sheikh, Muhammad ibn Saleh Al-'Uthaymine (rahimahou Allah). Cette interview a été réalisée par la sœur Maha bint Hussein Ash-Shammari et publiée dans le "Magazine Al-Mutamayyizah," Riyad, Royaume de l’Arabie Saoudite; Edition No. 45, Ramadhan, 1427.
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